Le contexte
Le nombre d’emplois dans le secteur manufacturier québécois a chuté dans les années 2000 (voir réf. 3) après l'analyse du marché. Pourtant le nombre de spécialistes des ventes techniques-commerce de gros (SVTcg) a crû sensiblement (voir réf. 1)
La réaction des entreprises provient toute probablement du fait que le marché devenant plus difficile, elles se doivent d’être à l’écoute des besoins de leurs clients. Elles se doivent d’être plus proactives en se tenant au fait des nouveaux besoins et des nouvelles technologies. Ainsi, elles sont amenées à embaucher des professionnels de la vente dont les compétences assurent la satisfaction des attentes de leur clientèle.
Marché de l’emploi au Québec
La définition de la nature du poste de SVTcg est celle de la Classification nationale des professions (CNP):
« Les représentants des ventes non techniques – commerce de gros vendent des biens et des services non techniques à des détaillants, grossistes, et établissements commerciaux, industriels ou spécialisés, ainsi qu'à d'autres clients au Canada et à l'étranger.(voir réf. CNP)Ils travaillent pour des établissements pourvoyeurs de services et de produits dans les secteurs des produits du pétrole, des produits alimentaires et des boissons, du tabac, des vêtements et de mercerie, des véhicules à moteur et des pièces, de l'hôtellerie, des services aux entreprises et des transports.
Les commissaires-priseurs sont inclus dans ce groupe. Les représentants des ventes non techniques, commerce de gros, qui occupent des postes de supervision sont aussi compris dans ce groupe. »
Caractéristiques principales de la profession au Québec
On compte 13 000 emplois dans cette profession au Québec pour l’année 2011. La profession est principalement masculine et relativement jeune (25-44). Le statut d’emploi est de plein temps à 93%. Le revenu annuel est de 62 382$ et est supérieur de près de 40% à la moyenne de l’ensemble des professions après l'analyse du marché.
Le taux de scolarisation universitaire du SVTcg excède nettement celui de l’ensemble des professions. Le lieu de travail est plus concentré dans la zone métropolitaine de Montréal qu’il ne l’est pour l’ensemble des professions.
Caractéristiques socio-économiques de la profession des Spécialistes des ventes techniques-commerce de gros (SVTcg) au Québec en 2011
Éléments | SVTcg (col. a) | Ensemble des professions (col. b) | Col. c = (col. a) / (col. b) % |
---|---|---|---|
Nombre 2011a | 13 000 | 3 859 200 | 0,3 |
Sexe (femmes) % | 28,7 | 47,3 | (39,3) |
Âge (%) | |||
25-44 | 57,0 | 45,1 | 26,4 |
45-64 | 35,9 | 38,8 | (7,5) |
Plein temps (%) | 93,2 | 79,2 | 17,7 |
Revenu annuel ($) | 62 382 | 45 157 | 38,1 |
Baccalauréat (%) | 31,0 | 20,9 | 48,3 |
Zone urbaine montréalaiseb (%) | 69,6 | 60,6 | 14,9 |
Croissance annuelle de l’emploi entre 2011 et 2015 (%) | 0,9 | 0,8 | 13,0 |
a: voir réf. 3 et b: Montréal, Montérégie, Laval, Lanaudière et Laurentides
Sources: réf. 1 et réf. 3
Tendance de l’emploi
Le nombre de SVTcg a augmenté notablement dans les années 2000 malgré la faiblesse du secteur manufacturier durant la décennie (voir réf. 1). Selon l'analyse du marché, la croissance de l’emploi dans la profession sera de 0,9 % annuellement entre 2011 et 2015 (en baisse sur les prévisions de croissance de 1,5 % de Service Canada de l’an dernier) comparativement à 0,8 % pour l’ensemble des professions.
Le taux de chômage est bas selon Service Canada (voir réf. 1)
La profession des SVTcg a pour particularité d’être liée aux technologies de l’information et des télécommunications. Elle est également parmi les professions les plus en demande actuellement au Québec (voir réf. 2).
La profession des SVTcg présente un excellent potentiel de croissance qui attire une main-d’œuvre jeune, scolarisée et à la recherche d’un emploi permanent et bien rémunéré mais cette croissance de l’emploi est tributaire de la compétitivité de notre économie aux plans national et international.
Comparaisons avec l’Ontario
Les caractéristiques de la profession sont assez comparables entre le Québec et l’Ontario (voir réf. 4) à l’exception du niveau de rémunération où cette dernière est nettement plus élevée en Ontario qu’au Québec (81 000 $ versus 62 000 $). Par contre, il faut ajouter que le niveau de rémunération moyen de l’ensemble des professions en Ontario excède également celui du Québec (56 000 $ versus 45 000 $).
Pour des travailleurs plus mobiles, cette différence de rémunération entre le Québec et l’Ontario peut être attrayante pour les détenteurs de ces postes au Québec.
Tendance de l’emploi 2010-2020 dans la profession aux États-Unis
Selon l’Occupational Outbook Handbook (voir réf. 5) du Bureau of Labor Statistics, la croissance de l’emploi dans la profession sera comparable à l’ensemble des professions.
On peut conclure que la tendance anticipée aux États-Unis se compare relativement bien avec celle qui s’annonce pour le Québec.
Tendance de l’emploi dans les PME et le secteur manufacturiers
Les années 2000 ont été difficiles pour l’industrie manufacturière dans presque tous les pays industrialisés (voir en réf 6, les données de l’OCDE de 2004 à 2011 par pays industrialisés sur l’évolution de l’emploi manufacturier). Tous les pays industrialisés (ou presque) ont vu leur nombre d’employés diminué de façon appréciable entre ces deux années.
Selon des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la valeur des livraisons manufacturières au Québec, entre 2002 et 2012, a légèrement cru de 5,1 % et décru de 8,6 % en Ontario (voir réf. 7). Pour la période s’étendant de 2004 à 2009, la grande entreprise manufacturière (plus de 200 employés) a vu sa valeur ajoutée chuter de 8,6 %.
Cette baisse n’ été que de 3,0 % pour la PME manufacturière. Cette évolution a fait en sorte que la part de la valeur ajoutée totale des PME québécoises sur celle de la grande entreprise manufacturière est passée de 43,9 % en 2004 à 46,9 % en 2009 (voir réf. 8).
Une étude américaine de Ezell et Atkinson (voir réf. 9) publiée en avril 2011 priorise le secteur manufacturier dans le développement de l’économie dans son ensemble, et ce, pour les raisons suivantes:
- Il est difficile de rééquilibrer une balance des paiements déficitaire sans compenser par des livraisons manufacturières.
- Le secteur manufacturier crée des emplois mieux rémunérés que la moyenne des emplois dans les autres secteurs d’autant plus que les emplois manufacturiers ont un effet multiplicateur sur l’emploi dans l’économie dans son ensemble.
- Le secteur manufacturier génère plus de R&D que les autres secteurs. Aux États-Unis, le secteur manufacturier ne compte que 11 % de l’économie, mais 70 % de toute la R&D américaine.
- Le secteur tertiaire ne peut survivre à long terme sans le secteur secondaire.
On comprendra que les difficultés du secteur manufacturier accentuent celles de l’économie dans son ensemble à cause des impacts économiques directs et indirects de la production manufacturière. Une étude de l’ISQ (voir réf. 10) réalisée en avril 2012 montre que l’augmentation de la production manufacturière de 1 milliard de $ génère des impacts directs et indirects de plus d’un demi-milliard de dollars dans l’économie.
RÉFÉRENCES
Classification nationale des professions (CNP)
Les représentants des ventes non techniques – commerce de gros vendent des biens et des services non techniques à des détaillants, grossistes, et établissements commerciaux, industriels ou spécialisés, ainsi qu'à d'autres clients au Canada et à l'étranger.
Ils travaillent pour des établissements pourvoyeurs de services et de produits dans les secteurs des produits du pétrole, des produits alimentaires et des boissons, du tabac, des vêtements et de mercerie, des véhicules à moteur et des pièces, de l'hôtellerie, des services aux entreprises et des transports.
Les commissaires-priseurs sont inclus dans ce groupe. Les représentants des ventes non techniques, commerce de gros, qui occupent des postes de supervision sont aussi compris dans ce groupe.
http://www30.rhdcc.gc.ca/CNP/Francais/CNP/2006/Profil.aspx?val=0&val1=6411
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 1
Service Canada : Spécialistes des ventes techniques - commerce de gros (textes de la profession 6221)
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 2
Emploi Québec : Spécialistes des ventes techniques - commerce de gros (textes de la profession 6221)- Information sur la profession
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 3
Emploi Québec – Information sur le marché du travail - Le marché du travail et l’emploi par industrie au Québec 2012-2016, 52 p., mai 2012, tableau 1.
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 4
Emploi Ontario
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 5
Etats-Unis (Bureau of Labor Statistics)
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 6
Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 7
Institut de la statistique du Québec (ISQ)
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 8
Institut de la statistique du Québec (ISQ)
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 9
Ezell, SJ, Atkinson, RD, The Case for a National Manufacturing Strategy,
The Information & innovation Foundation, avril 2011, 41 p.
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)
Réf. 10
Gagnon, S., Ringuette, M., L’impact économique du secteur manufacturier au Québec, Le manufacturier en bref, 2012, 8 p.
Visitez le site web
(consulté le 5 août 2013)